ANNIE BAKER / GEOFFREY DYSON
vendredi 1er avril 2022 / 20h
samedi 2 avril 2022 / 20h
1h35
L’évidente complicité et le talent des comédiennes Claude-Inga Barbey et Véronique Montel servent avec brio cette comédie d’Annie Baker.
C’est la semaine de la promotion de la « Conscience du corps » sur un campus universitaire du Vermont. Phyllis, l’organisatrice et professeure de psychologie, et sa compagne, Joyce, accueillent l’un des artistes invités chez elles : Frank, un photographe célèbre pour ses portraits de femmes nues. Sa présence dans la maison, comme son œuvre, suscitent une tension dans le couple. Tandis que Joyce et Phyllis se chamaillent, le fils adulte de Joyce, sans doute atteint du syndrome d’Asperger, a du mal à s’exprimer physiquement, avec des résultats dévastateurs.
Geoffrey Dyson s’attèle pour la seconde fois à l’écriture d’Annie Baker (Le Reflet l’avait accueilli avec Cinoche en 2016). Il propose une mise en scène sobre et réaliste, faisant la part belle au jeu des comédien·ne·s. Les dialogues entre les personnages – si bien incarnés – sont ainsi servis dans leur plus bel écrin, avec précision et humour.
Avec
Claude-Inga Barbey
Véronique Montel
Xavier Loira
Raphaël Vachoux
Texte
Annie Baker
Traduction
Geoffrey Dyson
Antoinette Monod
Mise en scène
Geoffrey Dyson
Scénographie
Kym Staiff
Lumières
Jean-Pierre Potvilège
Costumes
Berivan Meyer
Production
Théâtre Claque — Lausanne
L'enseigne de Gersaint (1720) et Le balcon (1869), deux des toiles les plus célèbres de Watteau et Manet, donnent la mesure du changement radical qui se produit entre le XVIIIe et le XIXe siècle dans la culture européenne. Durant le XVIIIe siècle, les femmes nobles jouissent d'une grande liberté, tant sexuelle qu'intellectuelle ou politique. Or, un puissant mouvement d'opposition – emmené, entre autre, par Jean-Jacques Rousseau – révoquent ces libertés à la Révolution. Le monde nouveau d'après 1789 s'emploie à confiner les femmes dans un rôle de gardiennes du foyer, vouées à la vie domestique. Au XIXe siècle, le pouvoir masculin triomphe. La subordination des femmes s'accompagne d'une érotisation et d'une réification du corps féminin. Pour preuve, la peinture de nu très en vogue durant tout le siècle. C'est Édouard Manet, au courage discret mais déterminé, qui, le premier, inversera les valeurs, en composant, notamment Le déjeuner sur l'herbe dont l'analyse couronne Éros et vertu.
Considéré à sa parution comme une atteinte à la morale publique et religieuse, ce roman apporte un témoignage sur la condition féminine, la société bourgeoise et la vie en province au XIXe siècle au travers du romantisme stéréotypé d'Emma Bovary.